Des troubles de l’érection qui surviennent chez plus de 25% des déprimés sont observés dans plus de 50% des cas lors de traitements antidépresseurs.
En particulier, les antidépresseurs (AD) tricycliques, ayant une action anti-cholinergiques telles l’amitryptiline, l’imipramine, la clomipramine, favorisent l’impuissance.
Celle-ci peut aussi être secondaire à un problème d’éjaculation.
Des troubles de l éjaculation, qui est retardée, ont été observés chez deux tiers des patients sous AD agissant sur la sérotonine, tels les AD tricycliques, en particulier la clomipramine et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS).
On les a même proposés pour traiter l’éjaculation précoce. La paroxétine a le plus d’effet freinateur sur l’éjaculation, comparativement à la fluoxétine et la sertraline, alors que le fluvoxamine a moins d’effet.
D’autres AD, qui agissent à la fois sur la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (NA) comme la venlafaxine et la duloxétine, retardent également l’éjaculation.
Dans une étude portant sur plus de 1000 patients, des dysfonctions sexuelles ont été observées dans 70% des cas avec la paroxétine et le citalopram, 67% avec la venlafaxine, 58% avec la fluoxétine, 24% avec la mirtazapine, 6,9% avec l’amineptine et 3,9% avec le moclobémide.
Traitements des dysfonctions sexuelles induites par les antipsychotiques
On peut envisager les propositions suivantes :
diminuer la dose de l’AP puisque les effets sur la sexualité sont dose-dépendants ;
remplacer un AP par un autre, telle la quétiapine ou l’aripiprazole ;
traiter l’hyperprolactinémie, surtout lorsqu’elle entraîne aménorrhée et galactorrhée, par un agoniste dopaminergique. La cabergoline 2 x 0,5 mg/sem semble la mieux tolérée. On peut également rajouter de l’aripiprazole, qui a une action agoniste dopaminergique partielle
utiliser le sildénafil en cas d’impuissance érectile
CONCLUSION
En conclusion, les ISRS ont considérablement amélioré la qualité de vie des déprimés par rapport aux AD tricycliques, sauf du point de vue des troubles sexuels, notamment de l’éjaculation, car ils peuvent créer une baisse de l’estime de soi et un abandon du traitement. Il est important pour le médecin traitant d’en avertir le patient.
En ce qui concerne les AP, ceux de la deuxième génération ou AP atypiques, ont permis (à l’exception de la rispéridone) de diminuer nettement l’atteinte extrapyramidale ainsi que la sécrétion de prolactine, et ainsi de réduire les perturbations hormonales et les dysfonctions sexuelles qui leur sont associées.
La quétiapine, en particulier, évite ces effets indésirables. Toutefois, celle-ci ainsi que la clozapine et l’olanzapine induisent une prise de poids, ce qui favorise à long terme le risque de syndrome métabolique et de diabète.
De plus, l’obésité peut altérer l’image et l’estime de soi, ce qui n’est pas sans conséquences sur la sexualité.